Une justice retournée contre la république.
16/12/2012
Le principe républicain de séparation des pouvoirs, et notamment entre le politique et le judiciaire, est profondément atteint depuis plusieurs années par une utilisation de plus en plus marquée du tribunal pour régler des comptes politiques, en se servant du moindre « dérapage » sémantique pour envoyer son adversaire devant le juge.
S’attaquant ainsi à la base même des libertés publiques, et notamment à la liberté d’expression, encore plus essentielle lorsqu’il s’agit de celle des responsables politiques, les associations et partis qui portent plainte contre X ou Y, s’enrichissant au détriment des citoyens et contribuables, qui payent leurs impôts pour que ceux-ci soient dilapidés dans des procédures manifestement abusives, sapent les fondements de la démocratie.
Lorsque Marine Le Pen porte plainte contre Mathieu Madenian sous prétexte qu’il a insulté « les électeurs du Front National », elle soutient la même démarche que lorsque des associations algériennes inconnues se portent partie civile contre Gérard Longuet et Gilbert Collard sous prétexte qu’ils ont par le geste du bras d’honneur refusé de culpabiliser la France pour les évènements d’Algérie, ou lorsque la justice française exige qu’elle se voit retirée son immunité parlementaire de députée européenne suite à une poursuite du MRAP quant à ses propos sur l’occupation des rues.
Tous responsables et donc tous coupables, coupables d’un détournement de bien public, coupables de détourner la justice républicaine à des fins partisanes. C’est donc tout un système qu’il faut dénoncer, ce qui implique de réformer profondément la loi et de libérer la justice du poids des idéologies.
La première réforme est de modifier le droit afin d’interdire à une association ou tout groupe d’intérêts de se porter partie civile contre une personne physique à qui on reprocherait des propos. Cela signifie que si X est diffamé par Y, X pourra porter plainte contre Y, mais qu’en revanche une association X ne pourra pas porter plainte contre un individu Y. La plainte devra être considérée comme irrecevable et immédiatement classée.
La seconde réforme est de supprimer le syndicat de la magistrature, pour atteinte au principe de nécessaire neutralité politique de la justice, et de mettre en place l’élection au suffrage universel direct des procureurs, afin que rendant la justice au nom du peuple, ils puissent rendre des comptes devant ce même peuple des actions qu’ils ont entreprises. Or si les juges et les procureurs étaient élus, de fait ils seraient beaucoup plus prudents dans leurs actions, et de fait beaucoup moins idéologues. Finie la justice à deux vitesses, selon l’opinion du mis en examen.
Thomas FERRIER (LBTF/PSUNE)
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