Gauche contre "gauche" !
24/06/2012
Message aux lecteurs du blog.
Certains lecteurs ont du mal à comprendre mon positionnement politique et pense que je suis proche de l’UMP, malgré une étiquette « euro-socialiste » pleinement assumée. En effet, si je tape d’abord, et en priorité sur le PS et sur le FN c’est parce que, plus que l’UMP, ils se présentent comme ce qu’ils ne sont pas. Le PS n’a de « socialiste » que le nom puisqu’il est totalement rallié au libéralisme économique et au mondialisme idéologique, sa seule différence avec l’UMP étant qu’il y ajoute en outre le libertarisme moral. Le FN prétend quant à lui défendre notre « identité nationale », alors qu’il nie l’européanité du peuple français, met les européens et ceux qui ne le sont pas dans le même sac sous le vocable de « immigrés », et que la seule raison pour laquelle des millions de français votent pour lui, la problématique de l’immigration extra-européenne, est abandonné au profit d’une conception néo-colonialiste et impériale de l’ « identité », celle de la France coloniale, car le FN défend à sa manière la même « diversité » que le PS mais restreint cette diversité au fait de posséder la citoyenneté française. Il y a donc dans les deux cas tromperie sur la marchandise. L’UMP, libérale et conservatrice, défendant l’idéologie du Système en place, ne trompe pas. Je préfère un ennemi qui ne se cache pas à de faux amis prêts à me poignarder dans le dos à la moindre occasion.
Mais lorsqu’un véritable homme de gauche apparaît, un authentique socialiste, même s’il ne partage pas l’européisme que je défends, même s’il reste encore pris dans un cadre national, je sais qu’il est de mon camp, qui est celui de Saint-Simon, celui de Pierre Leroux, celui de Benoît Malon, celui de Louis Ménard (pour ne citer que des socialistes français), ou encore de Giovanni Mazzini ou de Jack London. A l’imitation de ce dernier, je dirais que je suis socialiste et européen, mais que je suis européen avant d’être socialiste.
Alors qui sont ces véritables socialistes d’Europe, européistes ou pas ? Je pourrais citer le socialiste danois Thor Möger Pedersen, ministre des finances issu du Parti Socialiste Populaire (gauche radicale), âgé de seulement 26 ans, et qui ose défendre son identité danoise et européenne. Je pourrais citer le socialiste polonais, et explicitement païen, disciple de Ian Stachniuk, défenseur de son identité slave et pourfendeur de l’impérialisme américain, l’historien Mateusz Piskorksi, ancien membre de Samoobrona et désormais membre du Parti du Travail Polonais (gauche radicale), ou encore le socialiste allemand Oskar Lafontaine (Die Linke), remis de son cancer et en piste pour de nouvelles aventures. Et même si je ne partage pas du tout sa défiance envers l’Union Européenne, je reconnais que le social-démocrate controversé Thilo Sarrazin est un socialiste bien plus authentique. Et le russe Dmitri Rogozine, ancien dirigeant du mouvement socialiste patriote Rodina, et travaillant désormais dans l’équipe de Poutine, représente un véritable avenir pour le peuple russe.
Vous l’aurez compris, la gauche authentique est représentée par ceux qui incarnent un socialisme identitaire, potentiellement ou ouvertement européen, libéré des utopies marxisantes, rejetant le libertarisme des pseudo-socialistes « occidentaux » et défendant réellement le peuple. Le PS applique la politique migratoire désirée par le patronat, tout en mentant au peuple par des promesses sociales dont on ne le fait pas en vérité profiter, puisque réservées à acheter la paix civile dans les banlieues.
Nous savons bien qu’il n’y a jamais eu autant de privatisations en France que sous le gouvernement Jospin (1997-2002) et nous avons eu comme président « de gauche » un ancien volontaire national des Croix de Feu, qui s’est découvert une vocation de résistant en 1943, après avoir reçu l’insigne emblématique du régime d’un ancien maréchal de France, reconverti en chef d’état. C’est parce que la « gauche » n’est plus la gauche que l’électorat populaire lui a tourné le dos, que le peuple de gauche est contraint d’exprimer sa colère ou son désespoir par un vote populiste et notamment en faveur de la droite nationale et radicale. Le FN, premier parti ouvrier de France, c’est une réalité. Et c’est aussi vrai du FP norvégien, du DFP danois, du PVV de Wilders, et c’était vrai de la Ligue du Nord italienne. Le BNP et les SD suédois connaissent leurs meilleurs scores chez les ouvriers, tout comme les PS (« vrais finlandais ») finnois.
Si on se désole, comme c’est mon cas, du succès de formations politiques europhobes et/ou eurosceptiques, alors que l’Europe est notre seule planche de salut, il faut aussi en expliquer les causes et trouver un remède. Que dit Terra Nova, ce think-tank proche du PS ? Que le patriotisme est nécessairement extrémiste, que le FN et l’UMP ont vocation à ne plus faire qu’un, qu’il faut que le PS laisse tomber l’électorat populaire, naturellement réactionnaire, pour ne s’intéresser qu’à deux électorats, à savoir l’électorat allogène d’une part, remplaçant l’électorat populaire de souche européenne, et la « jeune » bourgeoise européenne décadente des beaux quartiers, favorable à la « diversité » (pour les autres) mais qui met ses enfants dans des écoles privées pour ne pas avoir à la côtoyer.
Le socialisme européen que nous défendons est du côté du peuple, même quand il pense « mal ». Nous soutenons les Européens, et notamment les plus faibles, contre ce système qui cherche à les prendre en tenailles, entre une bourgeoisie parasitaire et un néo-prolétariat d’importation, à les étouffer. Socialistes mais européens !
Thomas FERRIER (LBTF/PSUNE)
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