Brèves européennes… (9)
04/12/2011
Ce dimanche, l’Europe connaissait trois élections législatives, en Russie, en Croatie et en Slovénie. En attendant les résultats définitifs ce soir ou demain matin, je vous propose ici un résumé de la situation.
SLOVENIE
Selon des résultats partiels, à 65% environ du dépouillement, la liste de centre-droit de Zoran Jankovic intitulée Pozitivna Slovenija remporterait 28,69% des suffrages, devant la liste du Parti Démocrate Slovène (SDS) qui obtiendrait 26,16% des voix. Le grand perdant de ces élections est la liste des Sociaux Démocrates (SD), qui avec 10,54% des voix, connaît un effondrement spectaculaire, annoncé par ailleurs par les sondages depuis plusieurs semaines. Ils payent là les problèmes économiques dus à la crise des dettes souveraines mais aussi des affaires de corruption. La Liste Civique de Gregor Virant (centre-droit, DLGV) obtient un résultat honorable de 8,42%. Le Parti Démocrate des Retraités de Slovénie (DeSUS) obtient 6,95% des voix. Enfin, le Parti Populaire Slovène (démocrate-chrétien) obtient 6,86% des voix alors que le Parti du Peuple Chrétien obtient 4,76% des voix. En nombre de sièges, le centre-droit est largement majoritaire, les sociaux-démocrates n’obtenant que dix sièges.
Autre vaincu de ce scrutin, le Parti National Slovène (SNS), représentant la droite nationaliste et eurosceptique, qui n’obtient que 1,79% des voix (contre 5,4% en 2008), perd ses cinq sièges et est désormais exclu du parlement.
La chute de la maison socialiste est très impressionnante, puisqu’elle passe en quatre ans de 30,45% et 29 sièges à 10,23% et 10 sièges. Le vainqueur est quant à lui une formation nouvelle, Slovénie Positive, qui n’était pas représentée en 2008, mais obtient désormais 29 sièges en 2011.
CROATIE
Selon les prévisions électorales, à ce stade du dépouillement, mais en l’absence d’informations précises quant au pourcentage obtenu par les différentes formations politiques, se limitant à attribuer 44,5% des voix au centre-gauche et 22,1% des voix au centre-droit représenté par le HDZ, les résultats partiels attribuent 82 sièges à la coalition Kukuriku, 40 sièges au HDZ , 6 sièges aux travaillistes, 6 sièges également au HDSSB (Alliance démocrate croate de Slavonie et Baronja, un mouvement nationaliste), 2 sièges au Parti Paysan Croate (HSS), 2 sièges à la liste d’Ivan Grusilic, et un siège à la droite nationaliste HSP (Parti du Droit), élu par la diaspora, alors que la coalition formée de la liste HSP « Ante Starkevic »/HCSP (Parti du Droit du docteur Ante Starkevic + Parti Pur du Droit), a fortement progressé mais échoue à entrer au parlement.
Au niveau des résultats partiels, dans les onze circonscriptions croates, la progression de la droite nationaliste est impressionnante si on cumule les scores du HSP traditionnel et de la coalition HSP/HCSP dissidente. Région I : 5,97% (HSP 3,11% + HSP/HCSP 2,86%). Région II : 3,88% (HSP 2,4% + HSP/HCSP 1,48%). Région III : 1,8% (1,28 + 0,52). Région IV : 6,66% (5,36 + 1,3). Région V : 7,63% (4,06 + 3,57). Région VI : 5,79% (3,38 + 2,41). Région VII : 6,39% (3,56 + 2,83). Région VIII : 2,64% (1,54 + 1,1). Région IX : 7,17% (3,59 + 3,58). Région X : 8,18% (5,33 + 2,85). Région XI – diaspora : 12,34% (7,81 + 4,53). Alors que la Croatie devrait rejoindre l’Union Européenne en juillet 2012, ces scores, affaiblis par la division des deux partis, indiquent un seuil d’euroscepticisme assez significatif.
RUSSIE
A environ 30% du dépouillement des bulletins des électeurs russes, Russie Unie, le parti de Poutine et Medvedev, aurait obtenu 47,34% des voix, soit un recul de près de seize points par rapport aux résultats de 2007. Le KPRF (communiste) aurait réussi son pari en dépassant les 20% des voix (20,7%), alors que le Parti libéral-démocrate (LPDR) de Jirinovski avec 14,43% des voix deviendrait le second parti du pays et obtiendrait son second meilleur score depuis 1993 (où il avait obtenu 23% des voix et inquiété à l’époque les gouvernements occidentaux quant à l’évolution de la Russie vers le fascisme). Le mouvement Russie Juste, ex-Rodina, aurait obtenu 13,3% des voix. Ces scores, s’ils se confirmaient, indiqueraient une sanction électorale pour le duo dirigeant le pays et pour leur parti, et ce malgré une campagne dynamique mais aussi par l’exercice d’un certain nombre de pressions sur les électeurs. Ce résultat est néanmoins une bonne nouvelle pour la démocratie et prouve que le gouvernement russe respecte globalement la volonté des électeurs. Ce n’est pas la Biélorussie.
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