Brèves européennes... (5) - Elections en Suisse et en Bulgarie
24/10/2011
SUISSE
Les élections législatives helvétiques se déroulaient ce dimanche. Les derniers sondages annonçaient une nouvelle percée de l’Union Démocratique du Centre (SVP en allemand, signifiant « Parti populaire suisse »), parti de droite nationaliste et conservatrice, davantage connu hors de Suisse pour ses votations anti-immigration et anti-islam, et dont les figures majeures sont son président, Toni Bronner, son ancien président Christoph Blocher et le sémillant Oskar Freysinger. Avec 29,3%, l’UDC devait dépasser son score de 2007 (28,9%) et espérait atteindre la barre fatidique des 30%. Il n’en fut rien.
Selon les résultats disponibles à 23 :30, et qui ne devraient plus fluctuer, l’UDC/SVP échoue dans son pari. Non seulement, au sénat, Christoph Blocher se classe 3ème sur Zürich, avec un peu moins de 15% des voix, ce qui lui interdit d’espérer être élu, mais le parti régresse, faisant moins bien qu’aux deux élections législatives précédentes, avec seulement 25,3% des voix (- 3,6 points), 55 députés (-7) et 3 sénateurs (-4), même s’il demeure le premier parti du pays. Il est difficile de savoir si cet échec s’explique par la ligne politique choisie, hostilité à l’immigration (européenne et non-européenne) et à l’Union Européenne, ou si le principal responsable est le BDP (« parti bourgeois démocrate »), issu d’une scission de l’UDC et fondé en 2008, qui obtient 5,2% des voix et 9 députés.
Les autres mouvements nationalistes et/ou conservateurs sont écrasés par l’UDC/SVP, puisque les Démocrates Suisses n’obtiennent que 0,2% des voix (-0,4 points) et le MCR (« Mouvement des citoyens romans ») n’obtient que 0,4%. Toutefois ce dernier score cache la réussite de sa branche genevoise, où le Mouvement des Citoyens de Genève obtient 10,1% (+7,6) et fait ainsi rentrer son premier député au parlement. A Genève, l’UDC, avec 15.1% seulement, perd cinq points, qui vont très logiquement au MCG.
Les sociaux-démocrates suisses (SP) avec 17,6% des voix (- 3,6 points) ne bénéficient pas de ce recul de l’UDC, à l’électorat bien différencié. Le FDP (libéraux) échoue également à récupérer cet électorat puisqu’avec 14,7% des voix, il perd trois points. Les chrétiens démocrates du CVP (13%, -1,5 pts) et les Verts/Grüne (8%, -1,6 pts) sont dans la même situation. Tout cela témoigne d’un rejet par l’électorat des partis dominants le système politique suisse, ce qui peut indiquer une inquiétude économique par rapport au problème du franc fort et à la crise économique qui atteint l’Union Européenne voisine.
Les libéraux-verts du GLP, avec 5,2% des voix (+ 3,8 pts) ont su en revanche convaincre davantage d’électeurs qu’en 2007, au détriment de l’autre mouvement écologiste. Les évangélistes de l’EDU (« démocrates ») et de l’EVP (« populaires ») stagnent (1,3%) ou progressent légèrement (3,2%, +0,8 pts), de même que le Parti Social Chrétien (0,6%, +0,2 pts). En revanche, la Ligue du Tessin (Lega), s’effondre avec seulement 0,1% des voix (-0,5), et le parti des Piraten échoue avec moins de 0,1% des voix au niveau national. Enfin, l’extrême-gauche du mouvement « Die Linke » (LIN), avec 2%, progressent de près de 70% (contre 1,3% en 2007), au détriment des sociaux-démocrates.
L’enseignement principal, que retient notamment la presse française, est donc ce recul très significatif de l’UDC, premier et net coup d’arrêt à une progression constante depuis de nombreuses années. Il a souffert notamment de la concurrence du BDP, anciens membres de l’UDC/SVP qui ont fait faux bond en 2007, débauchés par les opposants de Blocher. Si on ajoute au score de l’UDC celui du BDP, deux partis qui étaient réunis en 2007, l’ensemble atteint environ 32% des voix. Si le BDP ne parvenait pas à s’enraciner dans la durée, cet électorat pourrait retourner à la maison-mère. L’UDC/SVP devrait probablement tirer les leçons de ce revers en adoucissant sa ligne générale, ce qui n’est pas nécessairement le message transmis par ses électeurs.
BULGARIE
Autre élection en Europe ce dimanche, les élections présidentielles en Bulgarie. Les élections précédentes avaient surpris l’opinion occidentale par l’accès au second tour de Volen Siderov, sorte de « Le Pen » bulgare, et dirigeant du mouvement nationaliste Ataka, « Attaque ». Alors qu’aux dernières législatives, le parti avait néanmoins obtenu 9,3% des voix, son candidat aux présidentielles échoue, ne capitalisant sur son nom que 3,9% des voix, selon des résultats provisoires, et ce malgré les émeutes anti-roms de ces dernières semaines.
Le grand vainqueur est le candidat de droite, du parti GERB, Rosen Plevleliev, qui avec près de 41% des voix, remporte largement ce premier tour et prend une option importante sur le second. Le Parti Socialiste Bulgare (BSP) d’Ivaïlo Kalfin, avec 28% des voix, réalise un score tout à fait honorable, et rejoint son adversaire au second tour mais avec un sérieux handicap. La candidate indépendante Meglena Kouneva, avec 13% des voix, crée la surprise même si elle échoue au pied du podium. Le démocrate Rusen Hristov, avec 2%, échoue à faire entendre sa voix différente, de même qu’Atanas Semov, représentant d’une droite conservatrice dure, avec 1,9%. Svetoslav Vitkov (1,8%), le nationaliste macédonien de l’IMRO Krasimir Karakatchanov (1,1%) et la démocrate Maria Kapon (0,8%) ferment la marche.
Une des questions cruciales de ce scrutin était de permettre aux citoyens bulgares d’avoir à la tête de leur état un médiateur énergique avec les grands pays de l’Union Européenne, inquiets des retards qu’ont pris pour se moderniser les deux nouveaux membres de l’UE (depuis 2007), Roumanie et Bulgarie. Avec plus de 40% des voix, Plevleliev a obtenu un mandat clair des électeurs du premier tour, qu’il faut concrétiser au second. Siderov a déjà annoncé qu’il refusait d’apporter son soutien au candidat de droite.
Les élections législatives helvétiques se déroulaient ce dimanche. Les derniers sondages annonçaient une nouvelle percée de l’Union Démocratique du Centre (SVP en allemand, signifiant « Parti populaire suisse »), parti de droite nationaliste et conservatrice, davantage connu hors de Suisse pour ses votations anti-immigration et anti-islam, et dont les figures majeures sont son président, Toni Bronner, son ancien président Christoph Blocher et le sémillant Oskar Freysinger. Avec 29,3%, l’UDC devait dépasser son score de 2007 (28,9%) et espérait atteindre la barre fatidique des 30%. Il n’en fut rien.
Selon les résultats disponibles à 23 :30, et qui ne devraient plus fluctuer, l’UDC/SVP échoue dans son pari. Non seulement, au sénat, Christoph Blocher se classe 3ème sur Zürich, avec un peu moins de 15% des voix, ce qui lui interdit d’espérer être élu, mais le parti régresse, faisant moins bien qu’aux deux élections législatives précédentes, avec seulement 25,3% des voix (- 3,6 points), 55 députés (-7) et 3 sénateurs (-4), même s’il demeure le premier parti du pays. Il est difficile de savoir si cet échec s’explique par la ligne politique choisie, hostilité à l’immigration (européenne et non-européenne) et à l’Union Européenne, ou si le principal responsable est le BDP (« parti bourgeois démocrate »), issu d’une scission de l’UDC et fondé en 2008, qui obtient 5,2% des voix et 9 députés.
Les autres mouvements nationalistes et/ou conservateurs sont écrasés par l’UDC/SVP, puisque les Démocrates Suisses n’obtiennent que 0,2% des voix (-0,4 points) et le MCR (« Mouvement des citoyens romans ») n’obtient que 0,4%. Toutefois ce dernier score cache la réussite de sa branche genevoise, où le Mouvement des Citoyens de Genève obtient 10,1% (+7,6) et fait ainsi rentrer son premier député au parlement. A Genève, l’UDC, avec 15.1% seulement, perd cinq points, qui vont très logiquement au MCG.
Les sociaux-démocrates suisses (SP) avec 17,6% des voix (- 3,6 points) ne bénéficient pas de ce recul de l’UDC, à l’électorat bien différencié. Le FDP (libéraux) échoue également à récupérer cet électorat puisqu’avec 14,7% des voix, il perd trois points. Les chrétiens démocrates du CVP (13%, -1,5 pts) et les Verts/Grüne (8%, -1,6 pts) sont dans la même situation. Tout cela témoigne d’un rejet par l’électorat des partis dominants le système politique suisse, ce qui peut indiquer une inquiétude économique par rapport au problème du franc fort et à la crise économique qui atteint l’Union Européenne voisine.
Les libéraux-verts du GLP, avec 5,2% des voix (+ 3,8 pts) ont su en revanche convaincre davantage d’électeurs qu’en 2007, au détriment de l’autre mouvement écologiste. Les évangélistes de l’EDU (« démocrates ») et de l’EVP (« populaires ») stagnent (1,3%) ou progressent légèrement (3,2%, +0,8 pts), de même que le Parti Social Chrétien (0,6%, +0,2 pts). En revanche, la Ligue du Tessin (Lega), s’effondre avec seulement 0,1% des voix (-0,5), et le parti des Piraten échoue avec moins de 0,1% des voix au niveau national. Enfin, l’extrême-gauche du mouvement « Die Linke » (LIN), avec 2%, progressent de près de 70% (contre 1,3% en 2007), au détriment des sociaux-démocrates.
L’enseignement principal, que retient notamment la presse française, est donc ce recul très significatif de l’UDC, premier et net coup d’arrêt à une progression constante depuis de nombreuses années. Il a souffert notamment de la concurrence du BDP, anciens membres de l’UDC/SVP qui ont fait faux bond en 2007, débauchés par les opposants de Blocher. Si on ajoute au score de l’UDC celui du BDP, deux partis qui étaient réunis en 2007, l’ensemble atteint environ 32% des voix. Si le BDP ne parvenait pas à s’enraciner dans la durée, cet électorat pourrait retourner à la maison-mère. L’UDC/SVP devrait probablement tirer les leçons de ce revers en adoucissant sa ligne générale, ce qui n’est pas nécessairement le message transmis par ses électeurs.
BULGARIE
Autre élection en Europe ce dimanche, les élections présidentielles en Bulgarie. Les élections précédentes avaient surpris l’opinion occidentale par l’accès au second tour de Volen Siderov, sorte de « Le Pen » bulgare, et dirigeant du mouvement nationaliste Ataka, « Attaque ». Alors qu’aux dernières législatives, le parti avait néanmoins obtenu 9,3% des voix, son candidat aux présidentielles échoue, ne capitalisant sur son nom que 3,9% des voix, selon des résultats provisoires, et ce malgré les émeutes anti-roms de ces dernières semaines.
Le grand vainqueur est le candidat de droite, du parti GERB, Rosen Plevleliev, qui avec près de 41% des voix, remporte largement ce premier tour et prend une option importante sur le second. Le Parti Socialiste Bulgare (BSP) d’Ivaïlo Kalfin, avec 28% des voix, réalise un score tout à fait honorable, et rejoint son adversaire au second tour mais avec un sérieux handicap. La candidate indépendante Meglena Kouneva, avec 13% des voix, crée la surprise même si elle échoue au pied du podium. Le démocrate Rusen Hristov, avec 2%, échoue à faire entendre sa voix différente, de même qu’Atanas Semov, représentant d’une droite conservatrice dure, avec 1,9%. Svetoslav Vitkov (1,8%), le nationaliste macédonien de l’IMRO Krasimir Karakatchanov (1,1%) et la démocrate Maria Kapon (0,8%) ferment la marche.
Une des questions cruciales de ce scrutin était de permettre aux citoyens bulgares d’avoir à la tête de leur état un médiateur énergique avec les grands pays de l’Union Européenne, inquiets des retards qu’ont pris pour se moderniser les deux nouveaux membres de l’UE (depuis 2007), Roumanie et Bulgarie. Avec plus de 40% des voix, Plevleliev a obtenu un mandat clair des électeurs du premier tour, qu’il faut concrétiser au second. Siderov a déjà annoncé qu’il refusait d’apporter son soutien au candidat de droite.
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