Annus fortunatus renouationis Europae
02/01/2011
En premier lieu, le PSUNE en la personne de son secrétaire général souhaite à tous les camarades et à tous les lecteurs de notre blog une très bonne année 2764 ab Urbe condita, 2011 anno domini. Que cette nouvelle année vous apporte joie, bonheur et réussite dans tout ce que vous entreprendrez.
Une année 2011 sous le signe des élections
Les vautours médiatiques s’agitent déjà pour savoir qui sera le prochain président de la république française à l’issue des élections de 2012, ce qui implique une campagne qui commencera de manière extrêmement précoce et occupera, monopolisera devrais-je dire, la presse et la télévision, étouffant toute alternative réellement salvatrice qui voudrait se faire entendre. C’est pourtant malgré ce vent contraire qu’il nous faudra voguer vers des cieux plus cléments et parvenir à nous faire entendre et sortir de la situation d’une voix juste résonnant dans un désert.
En associant présidence du parti et candidature présidentielle, Marine Le Pen dès son probable succès du 16 janvier 2011, à l’issue du congrès du parti, sera déjà en campagne, tout comme Dominique de Villepin ou Ségolène Royal, cette dernière ayant annoncé son intention de briguer la candidature de son parti afin d’être choisie comme représentante du PS en 2012. Bien que le président sortant Nicolas Sarkozy ait annoncé attendre la fin de l’année pour décider de sa candidature, qui paraît certaine, il va être très vraisemblablement contraint de prendre sa décision bien plus tôt. Toutefois, il reste encore bien des incertitudes et notamment le nom du candidat du PS et le sort de Dominique Strauss-Kahn dans cette compétition interne, s’il décide d’y tenter sa chance.
A moins de 18 mois de cette échéance, le contexte politique laisse présager une gauche divisée, un PS pris en tenailles entre une « Europe-Ecologie » en forme, apte à capitaliser le vote des bobos et des libertaires, et un « Front de gauche », officiellement adepte d’un socialisme plus autoritaire, mais en vérité non moins libertaire. Si l’extrême-gauche classique, LO et NPA en tête, semble marginalisée, cette nouvelle « gauche » mélenchoniste pourrait réussir à rassembler la gauche du PS et constituer une menace sérieuse. Si DSK était au final le candidat du rassemblement, le Front de Gauche bénéficierait d’un accroissement de soutien mais en revanche les écologistes seraient fortement affaiblis. Au centre, les minces velléités de candidature d’un Morin ou d’un Borloo n’ont pas vraiment duré, et une Rama Yade, dont on venait d’annoncer le ralliement aux radicaux valoisiens, n’a pas tardé à accepter une fonction honorifique loin du pays. Reste François Bayrou, durablement fragilisé par ses derniers échecs, et dont on ne voit pas comment il pourrait parvenir à recréer en 2012 la dynamique qu’il avait pu connaître en 2007. Quant à Dominique de Villepin, dont le principal moteur est l’anti-sarkozisme, qu’il cherche certes à atténuer dans la forme, on ne voit pas trop quel positionnement pourrait être le sien. N’ayant pas la talent d’un Chirac face à un Balladur, étant profondément déconnecté du peuple, la preuve étant qu’il s’est imaginé rassembler en se présentant comme le candidat des banlieues, la dialectique lyrique d’un Villepin ne devrait pas le mener très loin et sa capacité de nuisance au président sortant devrait être des plus limitées.
A la droite de la droite, deux candidats se disputent l’électorat souverainiste, à grandes tirades contre l’€ et l’Union Européenne. A ce jeu, Marine Le Pen semble plus forte et plus légitime qu’un Nicolas Dupont-Aignan, candidat officiel d’une forme de gaullisme nostalgique. Christine Boutin, présidente d’un maigre courant démocrate chrétien, souhaiterait également se présenter. Nulle doute qu’elle n’a comme ambition que de faire pression sur le candidat de droite afin d’obtenir en cas de victoire de Nicolas Sarkozy quelques avantages dans un futur gouvernement. Enfin, le Bloc Identitaire présente une candidature de témoignage en la personne du jeune Arnaud Gouillon, totalement inconnu du grand public. Au final, et à moins d’une surprise, Dupont-Aignan devrait probablement échouer à obtenir les 500 signatures nécessaires, bloqué à la fois par la droite, qui le voit comme un adversaire de l’intérieur, et par la gauche, qui compte sur Marine Le Pen pour fragiliser le président. Cas unique depuis 1988, le Front National serait donc seul en piste, sans un Mégret ou un Villiers pour le concurrencer sur son terrain. Dans un tel contexte, Marine Le Pen peut atteindre les 20%, surtout si le contexte politique, économique et sécuritaire continue de se dégrader. Contrairement à ce qu’elle souhaite, le risque d’un 21 avril à l’envers est bien moins vraisemblable qu’un 21 avril bis, permettant au président sortant, malgré son impopularité considérable, de conserver son fauteuil élyséen, surtout si le candidat du PS n’est pas Strauss-Kahn.
Si la « gauche » devait être à nouveau éliminée du second tour, et si un candidat des plus impopulaires devait être réélu par défaut, le contexte politique serait très favorable à l’émergence de nouvelles forces politiques afin de préparer au mieux 2014.
Une année 2011 de renforcement pour le mouvement euro-socialiste
2011 doit incarner l’année du renforcement du PSUNE, de sa crédibilité, de son audience, même si, je l’ai dit, le contexte n’est pas très favorable à l’émergence de jeunes formations comme la notre, l’accès médiatique étant très limité en raison de la pré-campagne. Nous devons démontrer, si possible au plus grand nombre, que nous avons les solutions là où les autres partis n’ont que des slogans, et ce même si nos solutions sont très audacieuses et, disons le, révolutionnaires. Car le PSUNE ne se veut pas un parti de gouvernement, et encore moins un parti protestataire, mais un parti d’alternance totale au système en place.
Nous sommes les seuls en effet à oser faire le constat le plus réaliste de la situation politique, économique, sociale, démographique et sécuritaire de l’Europe, sans complaisance pour les gouvernements en place, sans complaisance non plus pour les prétendues oppositions. Nous ne sommes pas dupes du débordement de démagogie europhobe propagée par les deux Fronts, « de gauche » et « national », unis dans le même rejet d’une Europe vue comme bouc-émissaire des égarements du capitalisme mondialisé. Non, la solution n’est pas dans l’abandon de l’euro ou dans la sécession de l’Union Européenne, bien au contraire. Nous savons aussi que la « gauche » institutionnelle, dans les rares pays du continent où elle est encore au pouvoir, réussit à être pire que la droite, y compris en matière de libéralisme économique. Que le peuple grec doit encore regretter son choix de Papandréou, qui n’est de « gauche », au sens négatif de ce terme, que pour favoriser la construction de mosquées à Athènes, pour régulariser les clandestins et saboter le ius sanguinis hellénique qui remonte à Périclès, mais qui gère en revanche la situation économique du pays comme aurait dû le faire son prédécesseur Caramanlis s’il avait été maintenu aux affaires et qui brise les acquis sociaux des travailleurs grecs sur l’autel d’une rigueur due à une dette théorique que nous devons à un tiers-monde émergent dont la concurrence ruine notre économie et amène des millions de travailleurs européens au chômage.
La démographie européenne n’est pas en berne, elle est dans l’abîme. Avec 1.5 enfants par femme, la Suisse est par exemple bien loin du taux de renouvellement nécessaire à sa survie en tant que peuple souverain, en tant que peuple européen. Elle est en revanche dans la moyenne européenne. Le peuple suisse peut bien s’inquiéter de la construction de minarets ou de la montée de l’insécurité importée, et le signifier de manière courageuse à toute l’Europe en votant contre le choix de ses élites, mais c’est d’abord dans les maternités que le peuple helvète montre qu’il ne croit plus en son avenir, et c’est le cas du peuple européen dans son ensemble. Sans relance de la natalité européenne, l’Europe ne sera plus. Comme les chiffres sont indiscutables, la nomenklatura au pouvoir, pour soigner le mal, propose de l’aggraver en important d’Afrique la natalité qui nous manque. Les Européens ne font plus d’enfants parce qu’ils ne croient plus en l’Europe, en la pérennité de notre civilisation. Ils acceptent donc d’être remplacés sur leur sol par d’autres qui croient, eux, en leur avenir, en leurs valeurs.
De la renaissance de l’Europe
Il n’y a qu’un seul remède à ce déclin qui pourrait nous paraître inéluctable, comme ces vieux Romains face à la chute de l’empire. Et ce remède c’est la renaissance qui, toujours, prend racine dans notre plus longue mémoire, dans notre mère la Grèce, cette terre que chérissait tant celle qui nous a récemment quittés, Jacqueline de Romilly.
Alors, souhaitons, une fois de plus, que 2011 annonce le renouveau de la civilisation européenne, le réveil de notre peuple hors de ce tombeau qui nous est promis. Que de cette vieille Europe, dans le feu de la révolution euro-socialiste, jaillisse une jeune Europe, qui tel le phénix resplendira à nouveau dans le ciel souverain.
Qui vive ? Europa !
Thomas Ferrier
Secrétaire général du PSUNE
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