Alain Soral et le Complexe de Satan
28/01/2010
Stefan Heimliche, issu de l'école d'ethnologie lyonnaise, invité du Blog Thomas Ferrier, exprime pour nos lecteurs sa vision personnelle de ce qu'il estime avec ses mots être le fond doctrinal d'Alain Soral et de ses compagnons. Une charge sans concession contre les prétentions idéologiques du leader d'Egalité & Réconciliation. Stefan Heimliche fait tomber les masques de la forme moderne prise par le nationalisme français.
Ce texte n'engage que la responsabilité de l'auteur et en aucun cas le blog ou le mouvement qui lui est associé.
Alain Soral et le Complexe de Satan,
par Stefan Heimliche.
Dans un des articles récents publiés sur le site officiel du Think Tank "Egalité et Réconciliation", texte intitulé « A l’Ombre du Minaret En Flammes », Alain Soral, « intellectuel » autoproclamé d’une certaine mouvance europhobe nous énonce son opinion ayant trait à l’émergence d’une islamophobie qu’il juge croissante à l’échelle européenne, prenant soin d’en fustiger les attributs ethnicisants, tendance susceptible de favoriser, selon lui, l’essor d’une guerre civile sur le sol républicain en raison d’une prétendue stigmatisation de la religion musulmane.
Enfin, dans le but d’élargir son propos, messire Alain Bonnet de Soral, s’appuyant sur l’orientation universelle des enseignements coraniques, en vient à proposer l’alternative consistant à faire la promotion d’un Islam de France présentant la particularité d’être émancipé de ses colorations ethniques.
Répondons dès lors et sans ambages à ce transfuge du Parti Communiste que son vœu, en plus d’être pieux, révèle une méconnaissance angéliste du culte mahométan, ce dernier n’ayant évidemment pas vocation à changer du fait des propriétés immuables caractérisant les lois sur lesquelles il se fonde, mais entendant bien au contraire agir sur l’environnement social qui l’entoure afin de le rendre conforme à la diffusion des préceptes cimentant sa liturgie.
En d’autres termes, pour que les musulmans acceptent de se plier aux traditions de leur pays d’accueil, encore faudrait-il que ceux-ci formulent une distinction claire entre spirituel et temporel, ce qui irait naturellement à l’encontre de leur dogme dont l’un des attributs les plus notables s’avère être précisément l’absence de dissociation concernant les deux sphères évoquées précédemment, attitude ne pouvant en conséquence tolérer le moindre compromis à l'égard des normes républicaines et de leurs axiomes laïques sous-jacents.
Par un habile subterfuge tout droit étiqueté de la mention soralienne à laquelle nous sommes décidément habitués, messire en vient à nous dépeindre la volonté d’enrayer les élans prosélytes de l’Islam, car c’est bien en tout cas de cela qu’il s’agit en Suisse, comme étant un moyen instrumentalisé par les élites occidentales dans le but de détourner le ressentiment des masses à l’encontre des responsables de la crise. Ciel ! Qu’ils sont divertissants ces conspirationnistes dans leur promptitude à taxer leurs adversaires « d’idiots utiles » du système tout en se hissant, non sans prétentions, au rang de subtils non-conformistes assez lucides pour éviter de succomber aux vagues d’euphories temporelles auxquelles la plèbe inculte et « manipulée » est si périodiquement sujette, plèbe dont ils ne se privent pourtant pas d’oser parler en son nom. Point caractéristique marquant une des divergences notoires entre le courant dite alternationaliste, pour ne pas dire tiers-nationaliste, auquel s’identifie Egalité et Réconciliation, et la mouvance pan-européenne à laquelle nous appartenons, nous qui admettons l’orientation souvent « moutonnière » des masses tout en ayant l’honnêteté intellectuelle de reconnaître, à l’inverse des premiers, ses penchants légitimes lorsqu’il y en a. Aussi tout engagement politique, quand bien même contestataire, se doit d’être en mesure de dépasser l’éternelle subversion afin de pouvoir se révéler, non en tant que force simplement réactionnaire, mais également constructive et mature au regard du contexte.
Cette tradition très « undergound » de jouer les militants renégats et intransigeants à laquelle semblent tenir Soral et ses comparses revendiqués « nationalistes révolutionnaires », que nous préférons dénommer nationaux-gauchistes, ne relève de rien d'autre que de l’adolescence politique dans tout ce qu’elle a de punk et d’hystérique, car s’il peut être sage de vouloir s’écarter du troupeau, tout faire pour emprunter le chemin qu’il a choisi dans le sens inverse revient au final à être conditionné par lui au moins autant que si l’on avait opté de lui emboiter le pas dans un réflexe de suivisme. En somme, l’anticonformisme, exécuté de la sorte, relève du conformisme pure et simple, bien qu’embaumé du souci juvénile de se démarquer d’autrui afin de se donner l’impression d’exister au sein du macrocosme politique à la manière d’un mouton noir trop stérile pour endosser le rôle de bouc par peur d’avoir à porter les cornes une fois le point de non retour dépassé et l’émissaire désigné.
Pour en revenir au sujet de la crise financière et de la manière dont il fut inséré dans l’analyse de l’auteur en question, nous nous demanderons en quoi la volonté de limiter la progression de l’Islam en Europe, Islam bien entendu considérée dans sa forme agressive et antirépublicaine cela va de soi, peut-elle bien être antithétique de la démarche consistant à pointer du doigt les artisans du Nouvel Ordre Mondial quand bien même nos gouvernements l’utiliseraient comme paravent destiné à masquer leur politique d’acculturation ? On se le demande… Retenons surtout l’ambition soralienne de légitimer avant tout la position allophile à laquelle elle semble avoir prêté allégeance en dépit du fait que celle-ci s’intègre évidemment mal au souhait de préserver l’intégrité française face à l’idéologie mondialiste, parlons « d’intégrité » à défaut d’identité, ce terme échappant vraisemblablement à la logorrhée sociologique de notre ami archeomarxiste.
Qui aurait pu prédire, en observant le personnage, que celui-ci serait destiné à manifester une islamophilie aussi aveugle et bornée ? Serait-ce le fruit d’un mal-être généré par le rôle d’infréquentable qu’il s’est lui-même forgé ? A n’en pas douter… Ce « mal », véritable « complexe de Satan », frappe en effet un nombre toujours plus croissant, d’intellectuels comme de militants, engagés sur la pente du politiquement incorrect, voie susceptible de générer quantité de séquelles psychologiques à ceux n’étant pas parvenus à transcender suffisamment l’emprise de leurs affects mâtinés de bonne conscience judéo-chrétienne, et cela en dépit de la nature dite « laïque » de leurs convictions.
Enfin trêve de psychanalyse, il ne s’agit là que de simples spéculations auxquelles seul un Soral pourrait attacher une valeur suffisamment élevée en vue d’en distiller le fer de lance de ses diagnostics, méthode que nous préférerons lui céder car souhaitant privilégier des données d’ordre concret au lieu de nous empêtrer dans les méandres du raisonnement par amalgames via lequel sa mouvance semble avoir passé son expertise avec mention.
La fragilité de l’argument invoqué par Soral n’a d’égale que sa facilité à être retournée contre son énonciateur en connaissance de la vision bipolaire de la réalité caractérisant ce dernier. En effet si faire preuve « d’islamophobie », accusation également très présente dans le jargon des hautes instances antiracistes, serait « faire le jeu » des « sionistes », que dire en contre-partie de l’approche consistant à embrasser corps et âme la cause des « palestiniens », voire de l’internationale islamique, tout en s’affirmant franco-nationaliste ? L’antisionisme ne serait-il pas également une diversion exploitée par certains allogènes dans l’idée de diviser le camp européen et de détourner son regard d’une islamisation rampante pour ne pas dire galopante ? Quelle est donc la responsabilité d’Israël, sans qu’il soit pour autant question d’idolâtrer celle-ci avec le même fanatisme dont témoigne Monsieur Soral à l’égard du Hamas et du Hezbollah, dans le péril démographique menaçant actuellement le continent européen ? Le démantèlement de cet Etat qui fait couler tellement d’encre chez les adeptes du complot judéo-maçonnique nous délivrerait-il des ravages de l’immigration massive ? Certainement pas ! N’en déplaise aux disciples des Protocoles…
Outre ses inepties incalculables, la contribution d’Alain Soral au débat politique aura pour le moins eu le mérite de nous montrer une chose : celle de la voie à ne pas suivre. Pour affirmer sa crédibilité, le camp identitaire se doit d’adopter une ligne de conduite faisant preuve d’une attention toute particulière à s’adapter aux problématiques clefs de son époque, et cela en prenant soin de s’émanciper des vieux démons héréditaires de « l’extrême droite », à savoir ceux de la psychose politico-mystique antidreyfusarde occupant le plus clair de son temps à décrypter des complots imaginaires quitte à délaisser la situation formelle.
Qui dit résistance dit actualité, aussi le camp européen doit s’actualiser afin de ne pas répéter les erreurs commises par les idéologies révolutionnaires du XXème siècle, siècle des totalitarismes misocratiques, lesquels furent illustrés de manière tristement célèbre par le national-socialisme et le bolchevisme.
Nous parlons de Révolution, mais qu'y a-t-il de proprement « révolutionnaire » dans la pensée national-gauchiste si ce n’est la ferveur de ses élans caustiques ? Pas grand-chose car nous avons affaire ici à une idéologie pénétrée de faux humanitarisme, une idéologie suintant de scrupules politiquement corrects et clichés si l’on prend soin de s’arrêter sur les concepts de « lutte des peuples », « d’égalité entre les « hommes » » et « d’anti-impérialisme » auxquels celle-ci fait si souvent appel dans ses coups de gueule alarmistes.
Anti-impérialiste ? Elle ne l’est qu’à moitié, se contentant de vociférer avec vélocité à l’encontre des Mcdonald, des I-POID et du sionisme tout en faisant preuve d’une « étonnante » docilité s’agissant des impérialismes qui ne l’arrangent pas, à savoir ceux relatifs à la civilisation arabo-musulmane, laquelle demeure et demeurera toujours dans ses petits papiers pour des raisons purement affectives.
Il est bien beau de se revendiquer anti-impérialiste, autant faut-il être impartial et ne pas concéder aux musulmans, ou à tout autre communauté d’ailleurs, ce que l’on refuse, à juste titre, à l’Empire Yankee.
Si les propos d’Ahmadinejad peuvent effectivement avoir été stigmatisés par le monde occidental, est-ce néanmoins une raison pour se ranger bec et ongle derrière un homme prophétisant sans vergogne la suprématie de l’Islam à l’échelle mondiale ? Un homme influencé par la secte chiite « madhiste », laquelle enseigne à ses disciples de précipiter le monde dans l’apocalypse afin d’accélérer la venue du dit Madhi ? Un homme s’étant élevé au rang d’acolyte de Fidel Castro et d’Hugo Chavez, altermondialistes, donc mondialistes, mais de gauche, revendiqués ? Le mondialisme serait-il potable une fois enrobé sous un vernis rouge/vert aux yeux d’Alain Soral ? La question reste ouverte.
Ce double langage, Soral en fait tout le temps usage sans savoir pour autant le maitriser. A titre d’exemple celui-ci acuse le philosophe Alain Finkielkraut d’avoir retourné sa veste par rapport à la politique migratoire exercée en France après avoir constaté l’antisémitisme palpable et surreprésenté au sein des immigrants d’origine afro-maghrebine, constat pour le moins contestable et sur lequel je ne pourrai de toute façon pas m’étendre du fait que je ne connaissais pas Finkielkraut à l’époque où il tenait une position immigrationniste comme le suggère Alain Soral. Je pourrais en revanche opposer à ce dernier le passif de Dieudonné M’Bala M’Bala, lequel fut historiquement le complice idéologique des lobbies antiracistes tels SOS RACISME et le MRAP pour ne citer qu’eux, et dont l’avis sur le monde se révèle encore de nos jours l’avocat viscéral d’un nouvel ordre mondial fondé sur les ruines des identités locales et nationales, tel que nous l’explique l’humoriste polémique dans plusieurs entretiens au cours desquels il fait l’éloge d’un avenir métissé tout en dépeignant les nations comme des reliques du passé, voire des héritages tribaux. Quelle subversion ! Dommage que Jacques Attali soit juif, sinon il en faudrait d’un cheveu pour que Dieudonné se pacse avec ! En tout cas tout cela pour dire que si Finkielkraut n’est pas une valeur sure car n’ayant « jamais rien fait pour le camp national » comme le prétend Egalité et Réconciliation, que dire d’Alain Soral, ex-membre du Parti Communiste, et de son ami Dieudonné le mixocrate fanatique, lequel souhaite assister à la disparition de tous les Etats du monde tout en appelant de ses vœux l’avènement d’un Etat Palestinien « multiconfessionnel »… Sans commentaires…
Pendant que nous y sommes il est intéressant de noter avec quelle véhémence monsieur Soral, pétri de l’intégrité avec laquelle il se targue d’avoir fait sa marque de fabrique en jouant le Robin des Banlieues, s’évertue à mettre en relief la double allégeance de certains people juifs possédant la double nationalité franco-israélienne, phénomène par ailleurs condamné par les ultra-sionistes de la Ligue de Défense Juive, alors que lui-même est détenteur de la double-citoyenneté franco-suisse de même que son comparse Dieudonné affiche son appartenance franco-camerounaise ? Messire Alain Bonnet de Soral échapperait-il à la règle ? Aurait-il le droit de s’approprier ce qu’il condamne chez les autres en vertu des propriétés hors-normes de sa personne ? Qui est-il donc pour jouer les objecteurs de conscience avec de telles contradictions? Qui est-il pour se dire nationaliste voir même « français » tout court ?
Voilà donc le vrai visage de cette forme de national-bolchevisme franco-centré, critiquant le libéralisme mais se revendiquant marxiste, fustigeant l’Europe mais jouant les avocats de l’Eurabie, crachant sur l’impérialisme anglo-saxon mais adulant celui des perses, s’affichant révolutionnaire, laïque et républicain, mais craignant de vexer les communautés allogènes les plus importantes quantitativement par crainte d’une hypothétique guerre ethno-civile.
En tout cas il est certain qu’avec une clique pareille à la tête de la France nous n’aurions pas de guerre civile, car l’islamisme aurait déjà triomphé.
Pour sûr, après une telle reformulation de son identité, la France ne serait ni américaine, ni sioniste, en vérité il n’y aurait plus de France du tout, quelle victoire ! Mais peut-être est-ce ce qu’il souhaite ? Il est encore trop prématuré de s’avancer à l’affirmer, quoi qu’il en soit en tant que pan-européens nous savons déjà une chose : qui achève son article par « Inch’Allah » n’est non seulement pas des nôtres, mais s’avère en plus être contre nous.
Stefan Heimliche, invité de LBTF.
1 commentaire
Bravo M. Heimliche. ça fait vraiment du bien de lire enfin la vérité sur ce charlatan de Soral.
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