Europe des nations, Europe de l'impuissance
21/12/2009
Alors que le congrès international sur l'environnement de Copenhague ferme ses portes sur un constat d'échec, et au delà des polémiques liées à ce genre d'évènement, démonstration est faite de l'impuissance qui résulte de la concertation entre nations multiples, aux intérêts centrifuges, et alors même que tous les dirigeants s'accordaient sur le même constat.
Certains en Europe sacralisent la désunion entre nations d'Europe, que pourtant tout unit, l'origine aussi bien que la culture. Ils l'appellent "Europe des nations" ou "confédération européenne", en oubliant que la Suisse est en fait une fédération, et prétendent que cette Europe désunie serait puissante et que toutes les nations souveraines la composant seraient capables d'aller dans le même sens.
En vérité, une Europe divisée en états-nations souverains ne sera pas différente de l'Union Européenne actuelle, elle aussi une Europe des Etats, sans aucun pouvoir fédéral, sans gouvernement européen digne de ce nom, émanation directe d'une volonté populaire européenne. Si l'Union Européenne n'avance pas, c'est par la volonté des gouvernants des différents états. Certes, nous avons connu quelques progrès comme l'adoption de l'euro comme monnaie unique par la moitié environ des états européens. Mais l'Union Européenne n'est pas dotée du moindre embryon crédible d'armée européenne, et la plupart des états la composant sont pleinement satisfaits de "bénéficier" de la protection américaine.
Alors que manifestement l'Union Européenne n'a pas les pouvoirs qu'on lui prête, elle est pourtant montrée du doigt par les souverainistes au motif qu'elle empièterait de manière excessive sur la souveraineté des Etats.
Ainsi ils reprochent à l'Union Européenne d'avoir trop de pouvoirs et en même temps dénoncent son incapacité décisionnelle alors qu'elle n'en a simplement pas les moyens.
L' "Europe des Nations", c'est une Europe divisée et vassalisée, et tout le contraire d'une Europe libre et souveraine. L'Europe-Nation, c'est à dire la fédération européenne, au contraire, pourrait réussir à bâtir une véritable souveraineté européenne, gage de notre commune liberté, gage aussi d'une démocratie au service des citoyens.
Thomas FERRIER
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